Retraite : 140 trimestres à 67 ans, calcul et conditions en France

19 octobre 2025

140 trimestres. Peu importe que ce chiffre paraisse dérisoire face aux 172 attendus pour une carrière « complète », une fois la barre des 67 ans franchie, la décote n’existe plus. Le système français ferme la porte aux pénalités et accorde le taux plein, même à ceux dont le parcours professionnel a zigzagué ou s’est interrompu. Le nombre de trimestres validés continue toutefois de peser sur le montant de la pension, mais une chose est acquise : à 67 ans, la règle du jeu change radicalement.

La réforme des retraites de 2023 n’a pas bouleversé cette mécanique : l’automaticité du taux plein à 67 ans reste, tandis que l’allongement de la durée d’assurance pour un taux plein « anticipé » (avant 67 ans) et la perspective d’un relèvement des pensions minimales dès 2025 redessinent le paysage pour des millions de futurs retraités.

Retraite à 67 ans : que signifient les 140 trimestres pour le taux plein ?

À 67 ans, le taux plein tombe sans condition, indépendamment du nombre de trimestres validés. C’est la garantie, pour tous, de liquider sa retraite sans subir de décote. Pourtant, une confusion persiste : obtenir le taux plein n’équivaut pas à toucher la pension maximale. Avec 140 trimestres au compteur alors qu’il en faudrait 172 pour une génération née après 1973, la pension versée reste proportionnelle à la durée d’assurance validée.

Le calcul du montant de la pension se joue en deux temps. Le taux de liquidation grimpe à 50 % du salaire annuel moyen, sans minoration pour carrière incomplète, une fois les 67 ans atteints. Mais la fraction du salaire prise en compte dépend, elle, des trimestres effectivement validés sur ceux requis. Par exemple, pour 140 trimestres sur 172, la formule appliquée est simple :

  • Pension annuelle = salaire annuel moyen x 50 % x (140/172)

Prendre sa retraite à 67 ans sans la durée d’assurance maximale supprime la décote, mais le montant final du versement reste calculé au prorata des trimestres acquis. Le nombre de trimestres exigé pour atteindre le taux plein varie selon l’année de naissance, mais le principe reste identique : à 67 ans, plus de pénalité, mais pas de jackpot automatique. Ce détail pèse lourd dans la décision de différer ou non son départ.

Réforme des retraites 2023 : ce qui change concrètement pour les assurés

Depuis la réforme, l’âge légal de départ à la retraite passe progressivement de 62 à 64 ans selon l’année de naissance, une évolution qui touche d’abord les générations nées à partir de 1968. En parallèle, la durée d’assurance exigée grimpe à 172 trimestres pour obtenir le taux plein avant 67 ans.

Les travailleurs ayant commencé tôt profitent toujours du dispositif carrières longues. Sous réserve d’avoir suffisamment de trimestres cotisés avant certains âges pivots, un départ avancé reste possible, mais les critères ont été resserrés. Les poly-pensionnés et ceux relevant de plusieurs régimes doivent eux aussi jongler avec ces nouvelles règles pour optimiser la liquidation de leurs droits.

Les régimes spéciaux voient leur extinction programmée, sauf pour les salariés en poste avant septembre 2023. Les fonctionnaires font face à la même hausse de l’âge légal, tandis que les départs anticipés liés à l’incapacité ou à l’invalidité sont maintenus, mais avec des seuils d’accès réévalués. Chaque situation se traite désormais au cas par cas, poussant les assurés à examiner de près leur relevé de carrière et à anticiper leurs choix.

Face à ces bouleversements, les démarches de départ à la retraite s’individualisent. L’analyse des droits, la vérification du nombre de trimestres validés et la projection du montant de la pension deviennent incontournables pour éviter les mauvaises surprises.

Montant minimum de retraite en 2025 : à quoi s’attendre selon votre situation

Le minimum contributif pose le plancher pour les pensions du régime général. En 2025, il s’établirait autour de 770 € brut mensuels pour ceux qui auront validé l’intégralité des trimestres nécessaires, avec une revalorisation attendue. Mais ce seuil reste accessible, au prorata, dès 140 trimestres à 67 ans, pour les carrières plus courtes.

Pour les personnes dont la pension de base n’atteint pas ce plancher, la CNAV procède à un complément, sous réserve d’avoir validé suffisamment de trimestres. Les indépendants bénéficient d’un mécanisme équivalent via leur propre caisse, en respectant des critères proches.

La retraite complémentaire Agirc-Arrco vient s’ajouter, sans minimum garanti. Une carrière complète dans le privé permet généralement d’atteindre entre 1 200 et 1 300 € brut par mois, base et complémentaire cumulées. Lorsque la pension totale reste inférieure à ces montants, l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) prend le relais, sous conditions de ressources, avec un plafond fixé à 1 012,02 € mensuels pour une personne seule en 2024. Une nouvelle revalorisation pourrait intervenir, mais rien n’est acté pour l’instant.

Situation Montant mensuel brut estimé 2025
Minimum contributif (carrière complète) Environ 770 €
ASPA (plafond personne seule) 1 012,02 €

Les règles diffèrent pour la fonction publique et les anciens régimes spéciaux : pas de minimum contributif, mais des dispositifs spécifiques et un calcul basé sur la durée d’assurance validée. Pour la majorité des retraités, la sécurité sociale et la CNAV restent les interlocuteurs principaux, avec un traitement des droits désormais largement automatisé. Pourtant, les écarts de pension restent notables selon la trajectoire professionnelle et la caisse de rattachement.

Homme mature discutant avec un agent administratif français

Départ à 67 ans ou avant : quelles différences sur vos droits et votre pension ?

Décider de partir à la retraite à 67 ans garantit le taux plein automatique, sans pénalité, même si tous les trimestres n’ont pas été validés. Le montant de la pension reste alors proportionnel à la durée d’assurance : pas de décote, mais pas non plus de pension maximale. Cette règle protège ceux qui ont connu des interruptions de carrière, des emplois précaires ou des temps partiels subis.

À l’inverse, quitter le monde du travail avant 67 ans impose d’avoir réuni la totalité des trimestres requis pour éviter un abattement définitif. La décote s’applique alors, parfois lourdement, sur les pensions des personnes n’ayant pas atteint la durée d’assurance maximale.

Départ anticipé : pour qui ?

Voici les principaux cas où un départ anticipé reste possible, sous conditions :

  • Pour les carrières longues, un départ anticipé s’ouvre à ceux ayant cotisé un certain nombre de trimestres avant des âges précis, à condition de répondre à des critères stricts.
  • Les assurés en situation d’incapacité ou d’invalidité peuvent liquider leurs droits de façon anticipée, parfois dès 55 ou 60 ans, selon le taux de handicap ou d’invalidité reconnu.
  • La retraite progressive permet de cumuler emploi à temps partiel et pension dès 60 ans, tout en continuant à acquérir de nouveaux droits à la retraite.

Des majorations de durée d’assurance existent pour les parents ou dans certaines configurations familiales, ce qui peut améliorer le montant final de la pension. Par ailleurs, le cumul emploi-retraite séduit de plus en plus de seniors : il permet de poursuivre une activité tout en percevant sa pension, même si les droits supplémentaires acquis restent limités.

Au fond, tout se joue sur la durée d’assurance : plus elle s’approche de la carrière complète, plus la pension grimpe. Mais pour ceux qui partent avant 67 ans sans tous les trimestres requis, la décote s’impose, parfois de façon marquante sur le niveau de vie à la retraite.

Faut-il attendre 67 ans ou partir avant ? La question n’a jamais été aussi stratégique. Entre choix de vie, équilibre financier et évolution des règles, chaque décision façonne une trajectoire unique. Le dernier trimestre validé, lui, marque toujours un nouveau départ.

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