Les inconvénients du PER à connaître avant de souscrire

26 octobre 2025

Le plan d’épargne retraite (PER) attire l’attention d’une part croissante de Français désireux de sécuriser leur avenir financier. Sous ses allures rassurantes et ses promesses fiscales, il cache pourtant des revers qu’il serait imprudent de négliger.

Dès les premiers pas, le PER dévoile une mécanique qui prête à hésiter. Plusieurs formules s’imbriquent : PER individuel, collectif, obligatoire. À la clé, des conditions de sortie strictes, une montagne de formalités, et des frais qui viennent rogner la rentabilité. Pas besoin d’être expert pour sentir où ça coince.

Autre réalité à considérer : l’argent placé reste verrouillé jusqu’à la retraite. Les cas de retraits anticipés sont réduits à la portion congrue. Ceux qui cherchent la souplesse en seront pour leurs frais : ce produit ne joue pas la carte de la flexibilité en cas de coup dur.

Vue d’ensemble des principaux désavantages du PER

L’épargne bloquée jusqu’à la retraite : un frein majeur

Nul doute, le PER exige une patience à toute épreuve. Sauf accident de la vie, l’argent reste hors d’atteinte jusqu’à la retraite. Pas question d’y piocher à loisir, même pour un besoin urgent. Les seuls déblocages anticipés autorisés se cantonnent à des situations particulières, achat de résidence principale, fin de droits au chômage, invalidité. Quand la marge de manœuvre se réduit à des circonstances exceptionnelles, chaque euro placé ressemble à un pari sur le temps long.

La fiscalité complexe du PER

Le PER promet des avantages fiscaux à l’entrée, réduction du revenu imposable sous conditions de plafonds. Pourtant, cette optimisation s’entoure de règles byzantines. Tout se joue sur des plafonds annuels évolutifs, la nature des revenus, et des modalités de sorties alambiquées. À la sortie : soit l’épargnant opte pour une rente viagère, soit il récupère le capital. Dans les deux cas, impôts et prélèvements sociaux s’invitent selon des calculs distincts. Transmettre son épargne n’a aussi rien d’anodin : après 70 ans, le capital reconduit la facture avec les droits de succession, loin de toute exonération automatique.

Frais élevés : un impact sur la performance

Pas de PER sans la facture qui l’accompagne : frais d’entrée à la souscription, frais de gestion annuels parfois corsés, prélèvements lors des arbitrages ou des versements, coûts de transfert : la liste s’allonge vite. Les retraits sous forme de rentes engendrent d’autres retenues. À ce rythme, la performance de l’épargne perd du terrain. Il devient difficile de rivaliser avec les placements qui misent sur la transparence et une structure tarifaire plus légère.

Comparaison avec d’autres produits financiers

Pour visualiser la différence, voici ce que proposent d’autres solutions d’épargne :

  • L’investissement immobilier : stabilité, revenus réguliers, possibilité de revendre en cas de besoin urgent. Le capital reste mobilisable.
  • Assurance vie : plus de flexibilité pour retirer de l’argent à tout moment et une fiscalité souvent plus douce lors de la transmission.

Avant de sceller son choix sur le PER, analyser ces alternatives s’impose pour qui souhaite préserver ses marges de manœuvre.

L’épargne bloquée jusqu’à la retraite : un frein majeur

Avec le PER, l’épargne prend racine sur la durée. Ceux qui veulent pouvoir disposer de leur capital devront composer avec des règles strictes. Concrètement, seuls certains cas prévus par la loi permettent un retrait avant la retraite.

Conditions de déblocage limitées

Voici les principales situations permettant de récupérer les fonds avant l’échéance :

  • Achat d’une résidence principale
  • Expiration des droits au chômage
  • Situation d’invalidité
  • Décès du conjoint ou partenaire de PACS

En dehors de ces cas, l’épargne reste bloquée. Le risque ? Se retrouver pieds et poings liés dans les moments où la liquidité devient cruciale.

Limites de la sortie en capital ou en rente

À la retraite, deux portes s’ouvrent : sortir son épargne en capital, ou la convertir en rente viagère. Dans le premier cas, on récupère tout d’un bloc, mais les revenus s’arrêtent là. Dans le second, on reçoit une rente mensuelle, moins flexible, et si l’espérance de vie déjoue les pronostics, l’assureur pourrait bien garder la main sur l’essentiel du capital versé. Un dilemme à anticiper avant de se lancer.

Au final, face à ces contraintes, les épargnants attachés à la disponibilité ou à la souplesse se tournent volontiers vers d’autres solutions.

La fiscalité complexe du PER

Le PER se distingue d’emblée par une fiscalité avantageuse à l’entrée : les versements volontaires peuvent être déduits, dans une certaine limite. Ce plafond correspond à 10 % des revenus professionnels, avec un maximum revu chaque année. Mais c’est à la sortie que les choses se corsent.

Quand vient l’heure de la retraite, c’est la nature du retrait qui dicte le traitement fiscal. Sortie en capital ? Les gains générés sont imposables. Sortie en rente ? La rente est traitée comme un revenu de retraite classique et soumise à l’impôt sur le revenu, sans oublier les prélèvements sociaux.

Mode de sortie Imposition
Sortie en capital Gains soumis à l’impôt sur le revenu
Sortie en rente viagère Rente imposée comme une pension de retraite

Autre point à surveiller : en cas de décès de l’épargnant après 70 ans, le capital rejoint l’actif successoral et s’expose aux droits de succession. Cette mécanique contraste nettement avec d’autres contrats offrant une transmission plus avantageuse et une fiscalité moins lourde pour les proches.

plan retraite

Frais élevés : un impact sur la performance

Impossible d’aborder le PER sans évoquer la question des frais. Chaque étape ou mouvement est potentiellement monnayé. Voici les principaux frais qui s’appliquent :

  • Frais d’entrée lors de la souscription
  • Frais de gestion annuels
  • Frais d’arbitrage lors de changements d’affectation de l’épargne
  • Frais sur les versements, ponctionnés à chaque dépôt
  • Frais de transfert si vous passez d’un PER à un autre
  • Frais d’arrérages sur les rentes viagères versées

Pris isolément, chacun peut sembler modeste. Ajoutés et capitalisés au fil des ans, ils obèrent les performances. Par exemple, 1 % de frais de gestion annuel pendant vingt ans impacte fortement le capital à terme. Les produits privilégiant la simplicité tarifaire et un niveau de frais réduit marquent la différence sur la durée.

Comparaison avec l’assurance vie

L’assurance vie, généralement moins chargée en frais et dotée de davantage d’options de gestion, attire celles et ceux qui ne souhaitent pas voir leur épargne amputée inutilement. Plus de transparence et un degré de liberté supérieur : le match est sans appel pour beaucoup.

Impact sur la stratégie d’épargne

Avant toute signature, il est judicieux de passer au crible chaque ligne de frais du PER. Chercher un contrat compétitif, comparer, négocier, se donner la peine de simuler l’évolution du capital selon plusieurs scénarios : toutes ces étapes font la différence entre une épargne rentable et une épargne mise sous pression par les frais.

Pour qui a le goût du compromis ou le temps de patienter trente ans, le PER garde un intérêt certain. Mais gare à l’illusion de sécurité : verrouiller ses économies sur la durée implique d’accepter ces contraintes. Après tout, dans la course à la retraite, la liberté de mouvement pèse parfois plus lourd que les promesses de rendement.

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